Sania s'inspire de différentes facettes et réalités de l'exil, terme aujourd'hui utilisé pour caractériser la situation de millions d'anonymes... des personnes qui, volontairement ou non, ont quitté leur pays et vivent loin de chez elles... Identité niée, dignité humaine trop souvent bafouée, violations des droits fondamentaux, stigmatisation et criminalisation, politiques migratoires qui alimentent le racisme et la xénophobie, procédures administratives kafkaïennes, précarité, détention administrative, expulsions... sont des réalités de cette Europe, espérée terre d'accueil. Sociales et politiques, ces réalités ne sont - pour beaucoup - pas propres aux personnes migrantes et sont à bien des égards communes à d'autres catégories de personnes. Islamophobie croissante, relents colonialistes et violences policières en sont d'autres exemples. Avec l'externalisation des politiques de l'Union Européenne, c'est un véritable arsenal qui est déployé et qui pousse les personnes à emprunter des routes toujours plus dangereuses... L'exil et la résistance sont aussi directement liés à la question palestinienne. Les conséquences du sionisme sont le quotidien d'un peuple en résistance permanente. Colonisation, occupation, spoliation des terres et massacres n'ont pas réussi à faire plier ce peuple digne. Avec ses toiles, Sania plaide notamment la liberté de circulation, le respect des droits et de la dignité des personnes, la fermeture des prisons pour étrangers, la liberté pour les prisonniers politiques, la justice pour les victimes de violences policières, la liberté et la dignité pour le peuple palestinien... Ses œuvres témoignent également de combats contre l'exclusion, l'injustice, la précarité, le racisme et la xénophobie. Les manifestations du chaos social et environnemental dans lequel nous vivons touchent la planète entière. Et la situation ne fera qu'empirer, surtout dans un contexte de développement en roue libre du capitalisme et de consommation vorace des ressources. Les populations sont de plus en plus contraintes à migrer, la liberté de circulation et d’installation, comme moyen d'adaptation aux changements climatiques, est aussi un enjeu de justice environnementale et climatique. Dans ce changement global, il faut bien voir que tout est lié. La justice sociale et la justice environnementale ne peuvent se concevoir l'une sans l'autre, tout comme les luttes anticapitalistes, antiracistes, anticoloniales, féministes, écologistes…
Sania is inspired by different facets and realities of exile, a term now used to describe the situation of millions of anonymous people… who, from their own will or not, have left their country and live away from home... Denied identity, human dignity too often flouted, human rights violations, stigmatization and criminalization, migration policies that nourish racism and xenophobia, Kafkaesque administrative procedures, social insecurity, administrative detention, deportations... are some current realities of today’s Europe, considered as a promised land. Not specific to migrants, these social and political realities are common in many respects to other categories of people. Growing Islamophobia, colonialist overtones and police violences are other examples. With European Union policies' externalization, a true arsenal has been spread and makes people take more and more dangerous paths... But exile and resistance are also directly related to the Palestinian issue. This people standing in permanent resistance has to face to Zionism’s consequences. Colonization, occupation, dispossession of lands and bloodsheds have not succeeded in bending Palestinian people. Her work calls for freedom of movement, respect for rights and personal dignity, the end to immigration detention, freedom for political prisoners, justice for victims of police violence, freedom and dignity for the Palestinian people… Her paintings reflect also fights against exclusion, injustice, social insecurity, racism and xenophobia. This environmental and societal chaos we live in can be witnessed in various forms across the globe. And unregulated capitalism and given our voracious consumption of resources, the situation will only worsen. People are increasingly forced to migrate in order to adapt to climate change: the freedom to move and to settle across borders is also a central stake of environmental and climate justice. There is no doubt that all the aspects of this tremendous global change are connected. Social and environmental justice cannot be distinguished from one another, as much as anti-capitalist, anti-racist, anti-colonialist, feminist and environmentalist struggles should be fought together.